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Consommation de boissons alcoolisées à Ouagadougou : le frelaté, un poison qui tue à petit feu

3800 débits de boisson dans la ville de Ouagadougou selon la police municipale. L’alcool entraine un décès sur vingt dans le monde.Il est devenu la deuxième cause de mortalité évitable selon le ministère en charge du Commerce du Burkina. Notre pays connait un fort taux de mortalité de sa population jeune lié à la consommation des boissons frelatées. Ces frelatés sont vendus dans les kiosques qui envahissent les quartiers. De Bassinko à Lannoag-yiri et de Saaba à Boulmiougou, cette boisson coule à flot.Nous avons fait un tour dans certains débits de boisson et le constat est interpellateur.

9 heures. Nous sommes à Rimkieta. Dans un kiosque sans nom le tenancier y vend du whisky, du pastis, du mangoustan et autres. En nous faisant passé pour un habituel consommateur, nous prenons place et commandons une boule de whisky. Sur un banc à côté, le verre vide un monsieur nous regarde avec un air interrogateuwr. La quarantaine bien sonnée, les yeux enfoncés, les lèvres rouges. Pour rompre la méfiance, nous lui proposons 2 boules de pastis.

« Que Dieu te bénisse !  Merci beaucoup, mon frère. » lance-t-il.

Il vide rapidement ces 2 boules de pastis et parti aussitôt. Sous le hangar trois jeunes jouent au lido. Chacun, la cigarette entre les doigts, et le verre rempli de cocktail noir à côté. Je demande une partie de jeu. L’un d’eux prend du plaisir à siroter sa boisson.

  • Nous : « Ça doit être bon ton verre ? » 
  • Lui :« Ah oui.  Vous voulez gouter ? »
  • Nous : « Non je ne sais pas ce qu’il y a dedans »
  • Lui :« C’est juste du café plus du mangoustan »
  • Nous : « Ce mélange n’est-il pas dangereux ? »
  • Lui : « Mais non ça soigne plutôt le rhume ». 
  • Nous : « Mais c’est du frelaté. C’est dangereux pour votre santé ». 
  • Lui : « Tout abus est dangereux pour la santé. Mais je n’en abuse pas. Ce n’est pas parce que pour vous c’est une mauvaise boisson que c’est mortel. Ce que vous voyez ici, se retrouve dans les grands magasins, les hôtels et dans les boites de nuit. Pourquoi ce n’est pas de la boisson de mauvaise qualité à ces endroits ? nous aussi nous avons le droit de gouter aux bonnes choses. »

Et c’est le tenancier qui se frotte les mains. En effet, au quotidien il peut vendre huit à dix bouteilles et des centaines de sachets de ces boissons. Ce qui lui rapporte un bénéfice de huit mille à dix mille francs par jour nous confie-t-il.

Vendeur de liqueur

Autre endroit, mêmes réalités. Nous sommes à Boassa au secteur 33. Au kiosque « Réveilles tes sens », sur les étagères, différentes bouteilles et de sachets de boisson alcoolisée sont exposés. Du Sopal, du koutoukou ou quimapousse. Il y a autres marques comme lion d’or, roy, score, gnamarou, visa ou leader, flihter, glambo, gin, whisky, red label, épéron, pastis, stricker, mangoustan, vin, bousculator etc. Dans une caisse vitrée, des tourteaux d’arachides. Le petit déjeuner ici, c’est une gorgée de frelaté et quelques morceaux de tourteaux d’arachides.

Sur un banc surélever à la hauteur du comptoir du kiosque, des jeunes assis, les pieds pendant, discutent. Le sujet du jour, l’héroïsme de ce VDP tombé pour la patrie, Ladji Yoro. Chacun dans sa main ou devant lui un verre de liqueur. Le ton monte. Dans un coin du secco (clôture en paille), qui sert d’une demi-clôture un monsieur au cheveux grisonnants avec un corp frêle est assis. Le regard gluant, il écoute la conversation en roulant sa langue dans une bouche édentée. C’est le doyen nous apprend-t-on. Doyen en quoi, voulons-nous savoir. C’est le plus vieux client du kiosque. Tous ceux qui ont commencé à boire avec lui ne sont plus. Dans ce milieu, on dit qu’ils « sont allés commander du kimapousse ». Ce client, « phase finale » comme ils l’appellent pour se moquer de lui, semble bien accepter ce surnom. A chaque fois que l’on évoque ce nom « phase finale », il acquiesce de la tête en levant son pouce gauche.

Ces jeunes savent pourtant que la consommation des frelatés est un danger pour leur santé. Mais chacun a ses raisons. Pour Inoussa, conducteur de tricycle, il y a une différence entre eux et « phase finale ». Et il explique en ces termes : « Nous, nous buvons pour aller travailler. Mais eux ils boivent pourquoi ? en pointant du doigt  » phase finale » ». Il ajoute : « il ne bouge jamais de là toute la journée. Et de toutes les façons c’est nous qui payons pour lui ».

Et ne craignez-vous pas de devenir bientôt des « phases finales » ? voulons-nous savoir. « Non non. Nous, nous allons bientôt arrêter ». Retorque Inoussa avant d’ajouter : « C’est parce que le travail que je fais demande beaucoup d’effort physique. Je projette changer de boulot. Et dès que c’est fait j’arrête le frelaté. On sait que ce n’est pas bon pour notre santé ».

Phase finale et Inoussa conducteur de tricycle

Selon Dr Amado Bandé, médecin généraliste, les méfaits de la consommation de ces boissons vont de la trouble neuropsychiatrique aux maladies de l’appareil digestif comme la cirrhose du foie, et d’autres cancers comme ceux de la bouche, du foie, du colon de l’œsophage, etc.

Le gouvernement burkinabè, à travers le ministère en charge du Commerce, a déclaré la « guerre » aux producteurs, importateurs, grossistes et détaillants en interdisant la vente des boissons frelatées néfastes pour la santé. Ces boissons contiennent en plus de l’éthanol, d’autres substances à des proportions supérieures aux limites maximales autorisées et qui ne répondent pas aux bonnes pratiques de fabrication. C’est le constat fait par le Laboratoire national de santé publique qui effectue des contrôles de qualité des boissons alcoolisées importées ou produites localement. Malgré l’arrêté interministériel n°20019-0345/MCIA/MATDC du 19 Septembre 2019 portant interdiction de la production, de la commercialisation, de la consommation, de la distribution et de la détention des liqueurs en sachets plastiques, en bouteilles, force est de reconnaitre que le fléau a la peau dure au Faso. La Brigade Mobile de contrôle économique et de la répression des fraudes (BMCRF) est montée au front pour faire respecter cette mesure. Pour le coordonnateur de cette brigade Yacouba Bila, une quantité importante de cette boisson a déjà été saisies et détruites. Et les contrôles vont se poursuivre. Pour assainir le milieu, un cahier de charges portant réglementation de la production, de l’importation et de la commercialisation des boissons alcoolisées au Burkina Faso est validé en octobre 2020 par le ministère en charge du commerce. Yacouba Bila explique que ce cahier de charge « définit les différentes catégories de boissons alcoolisées, précise les conditions préalables à l’importation des unités de production, de délivrance de l’autorisation de production et du certificat de mise à la consommation, de la distribution et de la commercialisation ».

En attendant, des petits malins par des acrobaties qui restent à élucider, continuent d’alimenter les kiosques de la ville de Ouagadougou en boisson frelaté.

Wendyam Achille Kaboré

Métier de libraire : « je suis plus riche qu’un milliardaire » dixit Zacky ILBOUDO

L’avènement des TIC a révolutionné le secteur du livre et le monde de la lecture. Il y a une mutation du livre papier en livre digital entrainant du même cout une reconversion de beaucoup de libraires. Malgré tout il en existe d’autres convaincus que le livre papier a de beaux jours devant lui et ne jurent que par ce métier. C’est le cas de Zakaria ILBOUDO, propriétaire de la librairie ‘’Le temple du savoir’’ sise à Paspanga dans la commune de Ouagadougou. Avec lui nous avons parlé de ses débuts, des avantages, des contraintes du métier ainsi que de l’avenir du métier.

 Pour ce libraire le métier est menacé certes, mais c’est aux acteurs de s’adapter

Comment êtes-vous venu dans le métier de libraire ?

« Je peux dire que le métier est pour moi un héritage. Mon père était libraire et beaucoup de mes frères le sont également. Donc l’ai commencé à vendre des livres dans les années 2000 avec mes frères. J’étais vendeur ambulant et  c’est en 2004 que je me suis installé à mon propre compte. ».

Quels sont les livres que vous vendez ?

« Je vends les anales scolaires, des romans africains qui figurent dans les programmes scolaires. Je vends également des livres de développement personnel et  des livres rares que des personnes d’un certain profil s’intéressent. C’est le cas des livres dans le domaine de la spiritualité. ».

Qui sont vos clients ?

« Naturellement ce sont les élèves et les travailleurs du public et du privé. Les élèves s’intéressent aux anales scolaires et aux romans alors que les travailleurs aux livres sur le développement personnel. J’ai également des personnalités à qui je propose des livres lorsque j’estime que ça peut les aider dans leur domaine. C’est ce que j’appelle les livres rares. ».

Qu’est-ce que vous gagnez dans ce métier ?

« Comme dans tout métier le revenu est important. Je gagne ma vie parce que j’arrive à gérer mes dépenses quotidiennes. Je me suis fait un toit et je ne dépends de personne. Mais ce qui est aussi important pour moi, c’est le monde que je me suis construit à partir du livre. Dans ce métier j’ai croisé de personnes formidables, je me suis fait de très bons amis et mon monde tourne autour de ceux qui s’intéressent aux livres. Aujourd’hui je ne suis plus un simple libraire, je suis devenu un grand lecteur, un passionné du livre. Je peux dire que je suis plus riche qu’un milliardaire parce que ce que j’ai comme satisfaction au contact avec les lecteurs est inestimable. ».

Comment voyez-vous l’avenir de ce métier avec l’avènement des TIC ?

« Le métier est menacé certes, mais c’est à nous de nous adapter. Aujourd’hui le livre papier n’est plus le seul support. On a d’autres supports digitaux et les lecteurs ne viennent plus forcément dans les librairies donc c’est à nous de rejoindre les lecteurs dans le nouveau support. J’ai par exemple créé une page Facebook où je fais la publicité de mes livres que j’ai nommé ‘’Les amis du livres’’. J’anime également un groupe Whatsapp appelé ‘’Le temple du savoir’’. Dans ce forum je propose aux lecteurs des livres en format numérique tout comme en format papier. Donc le secteur est en mutation mais je reste convaincu que le livre papier a toujours de beaux jours devant lui et par ricochet le métier de libraire. ».

Tanga KAFANDO

              

Commerce de fruits sur l’avenue Thomas Sankara: Une activité qui préserve la dignité de ces femmes

Le long du mur de l’Agence d’information du Burkina, assises sous les cail-cédras, des femmes vendent des fruits.  Une activité bien qu’elle ne leur offre pas assez d’argent leur procure la dignité. 

Jeudi 6 janvier 2022 dans l’après-midi sur l’avenue Thomas Sankara. Sous l’ombre des Caïcedras, il y a des étals de fruits.  Derrière ces tables des dames sont là, prêtes à sauter sur un passant qui feint de regarder vers elles pour lui tendre des fruits.  Il y a de la pomme, des poirs, des bananes, des raisins empaquetés, des papayes, des oranges et des mandarines, bien rangés sur les tables. 

La vente des fruits permet aux femmes de subvenir à leur besoin

Mais souvent les passants esquivent aussitôt les propositions, et les femmes rejoignent leurs places.  Awa après une course dernière un passant vient de s’assoir en compagnie d’une de ses amies vendeuses de pagnes.

Selon cette femme qui dit avoir plus de dix ans dans cette activité, les clients se font de plus en plus rares et le marché est morose.  « Je ne comprends pas ce qu’il se passe.  Les gens ne veulent pas acheter nos fruits.  J’ai l’impression qu’ils manquent d’argent alors que nos fruits ne coûtent pas chers » explique Awa, qui ne vend que de l’avocat.

Chez elle, il y a de l’avocat de 150 FCFA, 200 FCFA, 300FCFA et 500 FCFA.  « Tout le monde peut avoir en fonction de ses moyens » s’empresse-t-elle de dire.  Elle ajoute : « Je ne vends pas que l’avocat.  Il y a également la banane mais je n’en pas eu aujourd’hui.  Et puis l’avocat est préféré par les diabétiques » déclare cette dame.

Non loin de Awa, Aminata est assise la tête couverte de voile noir, soutenue pas le bras gauche. L’air fatiguée, elle regarde sa table sur laquelle sont rangés des pommes, des poires, des bananes et des oranges.

« La pomme coûte 200 FCFA l’unité.  Celles qui sont dans le sachet font 1000 FCFA.  Une orange c’est 50 FCFA et une banane fait 100 FCFA. Ce n’est vraiment pas facile pour nous actuellement. Il n’y a pas de clients » indique Aminata dans une voix qui peine à sortir.

« Il y a longtemps que je vends des fruits.  J’étais à proximité du camp de la gendarmerie de Paspanga. Mais depuis que la route est barrée, cela fait quatre ans que je suis ici, mais ça ne marche pas. Avant tout allait bien parce que j’étais la seule vendeuse de fruits en venant du rond-point des Nations » explique Aminata.

L’absence de clients est devenue une antienne pour ces dames.  Fati, assise sur un tabouret lave des papayes dans une bassine.  Sur la table à proximité d’elle, sont présentés des avocats montés les uns sur les autres.

Soudain, elle se lève pour croiser un piéton qui traverse difficilement la route. Il s’agit d’un vieil homme qui vient acheter des fruits.

Appelle à contrôler les prix

« C’est quels fruits vous voulez Papa » s’adresse-elle à l’homme qui jette un regard furtif sur les papayes avant de tâter les avocats.

« Il y a des avocats de 150 FCFA, de 300 FCFA et de 350 FCFA » indique Fati à l’homme qui en prend trois de 150 F. Mais ce n’était son choix. « Je voulais la papaye. Mais à voir, je suis sûr que c’est cher. Donc je vais me contenter des avocats » dit-il pendant que Fati marmonne : « En tout cas les fruits sont chers.  Chaque jour le prix ne fait que grimper ».

Et l’homme de reprendre : « Les frontières sont fermées.  Les gens disent que les fruits viennent de la Côte d’Ivoire.  Si on pouvait ouvrir les frontières cela allait nous aider ».  Informé que la fermeture des frontières ne concernait pas les marchandises, il se met à hausser le ton : « Donc les organes chargés de faire le contrôle des prix n’ont quà sortir.  S’ils trouvent des gens qui vendent cher, il faut tout simplement fermer leur commerce ».

Mais Mme Bassolé, une autre cliente trouve le prix des fruits abordable.  Descendue d’une voiture Land Rover, elle a acheté des bananes, des pommes, des poires et des avocats.  Elle a de la préférence pour ces fruits qu’elle trouve riches en vitamine.  Elle loue l’abnégation de ces dames qui vendent les fruits et déclare faire les achats ici pour les encourager.

« J’ai croisé mon mari ici »

Située à l’extrémité de la rangé, sur la table de Adjara une autre vendeuse de fruits, il y a des pommes, des poires, des mandarines, des raisins, des bananes.  Une grande table qui fait sa fierté, elle qui dit avoir commencé son commerce avec une assiette de bananes.  « Cela fait 20 ans que je suis ici. J’ai commencé mineure avec une assiette de bananes. Mais grâce à Dieu, j’ai pu agrandir mon commerce » s’exclame-t-elle avant d’ajouter avec un sourire : « C’est ici que j’ai croisé l’homme qui m’a épousée. Aujourd’hui nous sommes à 17 ans de mariage et nous avons deux enfants ».

Selon Adjara la cherté des fruits s’explique par le fait qu’ils viennent d’autres pays.  « La banane vient du Ghana, la pomme, l’orange et le poire du Maroc, le raisin de l’Afrique du Sud.  C’est ce qui explique que les prix sont élevés » dit Adjara.  Elle indique que les bananes du Burkina coûtent moins chers par exemple.  « Une banane du Burkina fait 50 FCFA. Les gens aiment acheter cette banane au regard du nombre d’enfants qu’ils ont en famille.  S’il faut payer des bananes pour une famille de dix membres, le choix est vite fait sur celles de 50 F que celles de 100 F l’unité » fait comprendre Adjara.

Une entente pour mieux vendre

Adjara et sa voisine Fati ont mis en place une stratégie pour écouler leurs fruits et être prolifique. L’une ne vend pas les mêmes fruits que l’autre.

« Je ne vends que des papayes et des avocats.  Cela pour permettre à ma voisine de vendre d’autre fruits et avoir quelque chose » explique Fati.  Et Adjara de renchérir : « Si nous n’adoptons pas cette stratégie, nous n’allons pas faire des recettes.  Ce système nous évite des conflits.  Dans les jours à venir ma voisine va en plus vendre des mangues. Ce que moi, je ne ferai pas ».

Tisser l’espoir

Ces dames vendeuses de fruits ne sont pas prêtes à livrer tout au curieux journaliste. Le chiffre d’affaires, le bénéfice journalier restent des secrets.

Cependant, elles se réjouissent de pouvoir s’occuper d’elles-mêmes grâce à ce commerce et à soutenir leur famille.

« Je ne gagne pas beaucoup mais. J’arrive à aider mon mari à prendre soin de la famille. Grâce à ce commerce, je l’aide à payer par exemple la scolarité de nos deux enfants » déclare Adjara. Quant à Awa, la vente des fruits lui permet de garder sa dignité.  « J’arrive à me mettre à l’abri de la honte, à me nourrir et me soigner.  Je rends grâce à Dieu » dit-elle.  Fati et Aminata, elles également sont fières de leur métier.  « Mieux vaut faire ce commerce que de n’avoir rien à faire pour cacher sa honte » fait savoir Fati.  Pour Aminata « on se débrouille en espérant que demain sera meilleur.  Je prie que la paix revienne dans le pays ». Les attentes de ces vendeuses de fruits, c’est d’avoir un soutien financier pour agrandir leurs commerces.

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

Tenue scolaire à l’ISTIC : Début timide d’une uniformité vestimentaire

En 2021, l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) a décidé d’instaurer un code vestimentaire pour ses étudiants. Dans une note en date du 22 Décembre 2021, le Secrétaire Général de l’institution engageait les stagiaires à prendre toutes les dispositions pour le port de la tenue à la rentrée du deuxième trimestre au risque de se voir refuser l’accès aux salles de cours. Et pour ce faire, un dispositif de contrôle est mis en place. Reportage.

05 Janvier 2022. C’est la rentrée du deuxième trimestre à l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC). Un jour pas comme les autres. Il marque le début du port obligatoire de la tenue scolaire : costume de couleur noir avec un pantalon noir pour les hommes ; et, pour les dames, une jupe noire, une chemise de couleur or et une cravate de couleur verte.

Le début des cours est prévu pour 7 heure 30 minutes, 15 minutes avant, deux (2) agents de la Direction de la Formation Initiale dont Monsieur Moctar OUEDRAOGO, se postent aux portes de l’établissement. Ils sont là pour le contrôle du port de la tenue scolaire. Les stagiaires doivent montrer le bon dress code, c’est-à-dire, être habillés de l’uniforme scolaire avant d’avoir accès à la cour de l’école.

Moctar OUEDRAOGO, à droite, chargé du contrôle du port de l’uniforme vestimentaire justifiant le contrôle à l’entrée de l’ITIC.

A l’administration, Monsieur Aousségué ABEM, le directeur de la formation initiale rappelle le but visé par l’instauration de la tenue scolaire. « La tenue a pour but d’harmoniser le style vestimentaire des étudiants, d’éviter l’indécence vestimentaire et de vendre l’image de l’institut à l’extérieur ».

Pour l’heure, les stagiaires de l’ISTIC ne portent pas tous la tenue pour des raisons diverses. L’Administration envisage la fin du mois de Janvier pour que tous puissent respecter le code vestimentaire de l’école.

Celine ELOLA

Sport bar la légende à Ouagadougou : On y danse comme on a le plaisir de boire

Sport bar la légende ! Un bar pas comme les autres. Sa particularité ? Un orchestre qui distille mélodies et chansons  qui ne laissent personne indifférent. Situé dans le quartier Gounghin à Ouagadougou, ce maquis ne désemplit pas le weekend. Reportage.

Une soirée en couleur á Sport bar

                Samedi soir sur l’Avenue de l’Entente. 21 h. En face, un parking attire l’attention au regard du nombre de motos et de voitures qui rendent  l’avenue impraticable. Bienvenue à Sport bar, la légende, un des maquis qui drainent du monde.

A quelques mètres déjà on sent l’ambiance. A l’intérieur, aucune place pour le nouveau client qui cherche difficilement une table. Mais la solution ne tardera pas : une jeune dame se présente à nous, d’un ton agréable : « Venez ma chérie, il y a une bonne place pour vous ». Nous voilà assises, à équidistance du bar et de la piste de danse. Devant nous, certains clients bougent au rythme…

Pendant que nous passons  commande auprès de la dame, nous marquons de nos yeux un arrêt sur son habit pour lire l’écriture : « Sport bar la légende ». En s’excusant du temps que nous avons mis sur pieds, la jeune fille s’envole et rapidement nous sommes servis.

Nous l’invitons à partager le verre avec nous, mais elle décline l’offre. Notre table est comme l’intrus : du jus et de l’eau par contre, les tables voisines sont bien garnies de boissons alcoolisées de marques diverses et de plateaux de poulets, de salades, de frites…

Le voisin de droite, à peine a-t-il avalé une gorgée, qu’un plateau de grillade s’invite sur sa table. Au même moment, l’orchestre entame une chanson, le « Temps », un titre bien connu de l’artiste ivoirien Kérozen. Vite, il fait de grandes enjambées sur la piste. Surement un de ses morceaux préférés ! Puis, suivent d’autres titres d’artistes ivoiriens : « on na ka boire » et « je ne bois plus ».

Aramatou BARRO

Infertilité au Burkina : La procréation médicalement assistée, une bouée de sauvetage

La baisse de fertilité est une réalité au Burkina. Les statistiques sont difficilement accessibles. Les cliniques privées consentent livrer quelques chiffres. La clinique La Grace Marie révèle que 15% de couples en 2018 sollicitent ses services pour des problèmes de fertilité. La clinique Sigué estime à un couple sur trois. La procréation médicalement assistée (PMA) reste leur alternative malgré ses conséquences sociales.

Edith Bilgo « j’ai souffert du regard accusateur de ma belle famille »

« Femme stérile ! » L’expression est chargée de mépris, elle est la hantise d’Edith Bilgo. Son époux et elle ont essuyé, cinq années  durant, le regard du voisinage et l’incompréhension de leur famille sur l’absence d’enfant dans leur couple. « Un couple vit un véritable  calvaire après deux ans sans enfant. Ce fut mon cas. J’ai dû affronter le regard accusateur de ma belle-famille. Certains m’ont reproché l’usage excessif des méthodes contraceptives. C’est au bout de 3 ans que mon mari et moi avons décidé d’une consultation à la clinique Shiphra. Après les examens, le docteur diagnostique des kystes ovariens » confie la jeune trentenaire. Mises dans la confidence, les belles familles font le choix d’un traitement chez le tradipraticien et le résultat s’avère concluant. Le ménage accueille enfin un bébé.

La médecine traditionnelle est précurseur en matière de prise en charge des cas d’infertilité au Burkina. Toutefois, depuis une décennie, la médecine moderne fait des percées. Dans le domaine, la clinique La Grace Marie marque sa présence dès 2006. Le maître mot dans ces lieux : c’est l’espoir. Cela transparait dans les propos du Dr Josiane OUEDRAOGO, gynécologue obstétricienne : « Nous allons essayer d’éviter le mot stérilité. Nous allons préférer l’infertilité parce qu’on est positif » dit-elle. Elle définit l’infertilité comme étant l’absence de grossesse après un an de vie commune avec des rapports sexuels comblés chez le couple, sans contraceptif ». Selon la gynécologue, le plus souvent, au début des consultations, les patients ont du mal à mettre les mots sur leur mal. Les douleurs au ventre de la femme sont fréquemment incriminées. Par prudence les deux époux sont soumis à des examens, à l’issus, la procréation médicalement assistée (PMA) leur est proposée.

La  PMA est un ensemble de procédés médicaux concourant à aider les couples infertiles à procréer. La clinique la Grace Marie propose la fécondation in vitro (FIV), la stimulation des spermatozoïdes chez l’homme et le traitement hormonal  chez la femme.

Fecondation in vitro

Pour les couples au profit médical plus complexe, un don de sperme ou d’ovules d’une personne anonyme est envisagé. Le couple OUEDRAOGO a fait le choix de la PMA.  « Nous avons des difficultés d’avoir un enfant après 2 ans de mariage. Un jour à la radio nous entendons parler d’une clinique qui prend en charge les personnes qui sont dans le besoin. En accord avec ma femme, nous décidons de saisir cette chance. Nous sommes au début du processus » témoigne monsieur OUEDRAOGO sourire en coin.

Un vide juridique existe sur cette pratique médicale au Burkina. Le juge au siège du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Me Ali SON indique : « Nous avons adopté une loi en 2005 au  Burkina. La loi 049-2005-AN portant santé de la reproduction. A son article 2, elle définit la  santé de  la  reproduction comme l’état de bien-être général (physique, mental, moral social) de la  personne physique ; notamment en ce qui concerne l’appareil génital, son fonctionnement et sa fonction. Cette loi libéralise le secteur mais conditionne l’ouverture des structures privées à la délivrance d’une autorisation spéciale sur demande. L’article 6 définit aussi les prestations qui doivent y être fournies ».

Tatiana Ouattara

8 Mars à l’ISTIC : don de sang et dépistage du cancer du col de l’utérus

Le bureau des étudiants de l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) organise un don de sang et un dépistage du cancer du col de l’utérus les 10 et 11 mars 2022 à l’occasion de la Semaine de la Stagiaire.

Cette activité entre dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des droits de la femme, a expliqué le délégué général des étudiants de l’ISTIC, Issiaka Drabo. « C’est la première activité du bureau. Nous avons voulu rendre hommage à la femme. Nous avons décidé d’organiser une semaine dédiée à la stagiaire communicatrice et journaliste » a-t-il indiqué.

Selon M. Drabo, il s’agit de la première édition et trois activités sont programmées. Il s’agit du don de sang, d’une séance d’aérobic et un dépistage du cancer du col de l’utérus en collaboration avec l’infirmerie de l’ISTIC. « Le cancer est une maladie qui sévit et nous avons besoin de la collaboration des femmes de l’ISTIC », a-t-il dit.

Le délégué général de l’ISTIC, Issiaka Drabo invite les étudiants à prendre part à la Semaine de la stagiaire.

Le délégué général des étudiants Issiaka Drabo a ajouté que d’autres écoles de formation professionnelle ont été invitées à prendre part à cette activité.  Il a fait comprendre qu’au regard du contexte national marqué par l’insécurité et le coronavirus, l’ISTIC commémore modestement le 8 mars.

Céline ELOLA

Haoua OUEDRAOGO

Rabalyan Paul OUEDRAOGO

Le chef de l' Etat
Prestation de serment du président DAMIBA

Le Lieutenant-colonel, Paul-Henri Damiba a prêté serment le mercredi 16 février 2022 au Conseil constitutionnel.  Le nouveau chef de l’Etat a juré devant le peuple burkinabè (…) de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, l’acte fondamental et les lois » du Burkina, a déclaré Paul-Henri Sandaogo Damiba. Après son installation, le président du Faso a tenu un discours qui retraçait sur comment il compte gouverner dans les jours à venir. Beaucoup d’étudiants ont estimé n’avoir pas suivi le discours. Nous avons pu recueillir les impressions d’un étudiant et d’un membre de l’administration sur le contenu du discours.

Pour Eric Ouédraogo, étudiant à l’ISTIC : « le discours du président Damiba reste un discours politique donc il reste sceptique. J’attends la concrétisation des faits qui ont été prononcés dans le discours. Je pense que les autorités de la transition à venir vont apporter des changements conséquents dans le quotidien des Burkinabè. »

Paul Henri Sandaogo DAMIBA

M. Aousségué ABEM, directeur de la formation initiale de l’ISTIC : « Je pense que le Burkina à l’heure actuelle a besoin de changement donc nous devons donner le bénéfice du doute au mouvement pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) mais nous devons crier victoire. Je pense que le Burkina doit prendre son destin en main pour se libérer des terroristes et mettre en place des mesures. Je trouve qu’il n’y a pas de problème que les nouvelles autorités travaillent avec les membres du gouvernement dissout ».